Découvrez le Vrai Montmartre!!
Derrière les portes closes....
Depuis l'été dernier, j'ai eu le plaisir de résider dans un appartement partagé à Montmartre, la célèbre Butte Sacrée surplombant Paris qui était autrefois la demeure d’un grand nombre d’artistes de l'Europe et des bohémiens (et, en principe, Amélie Poulain). On me demande parfois si la vie dans le quartier est vraiment « tout ça », comme chacun peut se demander après avoir visité le grouillant Sacré-Coeur ou la caricaturale place du Tertre.
La vérité est que Montmartre, principalement en raison de la persistance des Montmartrois, reste une communauté locale prospère, mais peut-être la plus cachée de tout Paris. Presque sans exception, les meilleurs endroits restent soigneusement camouflés, souvent derrière les verrous, et il faut être à la fois curieux et intrépide pour découvrir leurs trésors.
Considérons, par exemple, l'emblématique Moulin de la Galette (75-83 rue Lepic), l'ancienne guinguette autre fois fréquentée pour son vin bon marché et sa piste de danse endiablée. Après avoir brièvement servi de studio de télévision, la propriété a été convertie en chic Hameau des Artistes (1 avenue Junot), renfermant la communauté des plus célèbres habitants du quartier. Si vous parvenez à vous faufiler au-delà de la porte, en tournant dans l’escalier sur votre gauche puis en montant sur votre droite, vous allez passer devant un obélisque particulier (installé en 1736) marquant la mire du Nord - le méridien de Paris. Vous vous trouvez maintenant à la base du célèbre Moulin de Blute-Fin, qui a existé sous diverses formes depuis 1622. Cet à cet endroit que la famille Debray combattit vaillamment les Cosaques en maraude. Pappy Debray ne s'en est pas trop bien sorti, se retrouvant mutilé en quatre morceaux puis crucifié sur le moulin. Laissons l'histoire sanguinaire de côté - la vue sur Paris, encadrée par les ailes, est en effet à couper le souffle.
Pas loin de ce site, au numéro 23 avenue Junot, se trouve une autre porte qui mène à ce qu'on appelle souvent le passage du Rocher de la Sorcière, à cause du gros rocher d’imitation creux qui se trouve au centre du passage. Bordé d'arbres avec des taches de romarin et de lavande sauvage, des merles moqueurs et des chats errants, c'est le dernier vestige du « maquis » de Montmartre. Anciennement décharge publique occasionnelle, comme une grande partie de la Butte, c'est cette région qui a formé le stéréotype du clochard sympathique de Montmartre. À l’intérieur se trouve un boulodrome très populaire où l'on peut repérer la dernière vache du pâturage de Montmartre - simple impression sculpturale des temps passés. Également situé en face on découvre l'Hôtel Particulier Montmartre (hôtel-particulier-montmartre.com), l’hôtel le plus exclusif du quartier.
Pour un divertissement final, dépasse l'avenue Junot jusqu’à la rue Norvins où, au numéro 24, vous trouverez la Cité Internationale des Arts, résidence nationale qui accueille près de quarante artistes disposant d’ateliers et d’appartements individuels. Il est probable que c’est là le seul endroit qui donne une impression authentique du Montmartre rural du passé. Le visiteur est accueilli par un chemin de terre et une rangée de maisons en bois, plus ou moins inchangées depuis que le lieu était une ferme-crémerie-mar¬chand de vin. Menacées à des nombreuses reprises par des promoteurs tout au long du siècle dernier, la communauté locale a toujours favorisé la sauvegarde de ce havre de paix qui couvre près de 5 500 mètres carrés. Maintenant, la Mairie de Paris a peut-être d'autres idées pour l’avenir, alors visitez cet endroit pendant qu’il est encore temps, de préférence durant une des fêtes d’ateliers renommées, où tous se rassemblent autour d'un feu de camp situé dans leur petit bois. Il vous fera fredonner "La bohème" à votre insu.
Autres suggestions: Voir le jardin sauvage de Saint Vincent (ouvert certains jours d'avril à octobre) ou le cimetière du Calvaire (ouvert uniquement le jour de la Toussaint).
Et ne manquez pas ces deux bonnes adresses:
Le Prohibido (34, rue Durantin, 18e) - bar fantastique où le mur principal est repeint par un artiste différent chaque mois, en plus de ses expositions régulières, des concerts ou des lectures de poésies. Tajine, tartine ou galette faire se succèdent comme casse-croûtes bon marché.
Marcel (1, villa Léandre, 18e) - sorte de bistrot/épicerie/plats à emporter qui semble étrangement brooklynien - bon pour le brunch, le déjeuner, un verre de vin ou des fournitures de pique-nique. La villa Léandre elle-même vaut bien la promenade.
Merci pour vos commentaires!
Will Inrig
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